Cannibales et Vahinés

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Le trio nous avait déjà présenté l’album William S. Tell (critique de l’album par Citizenjazz ICI) il y a moult années, alors que la moustache ne m’avait pas encore poussé. J’avoue qu’à cette époque, je n’avais pas tout compris, mais je sentais bien qu’il y avait quelque chose à dire; en tous cas à faire entendre. Il y avait déjà la batterie tantôt rock, tantôt déchaînée de liberté, la guitare puisant dans les sons grinçants, raclant le fonds des oreilles, le saxophone, grave et lourd, quand il n’a pas la légèreté d’une fanfare, et déjà (si si, je me rappelle bien.) une apparition de la scie musicale, un essai comme ça, puisqu’il fallait bien l’essayer… Procurez-vous le disque, et écoutez le titre éponyme, qui démarre comme une fanfare titubante, pour laisser place à une noise éthérée des plus élégante, montant peu à peu en pression jusqu’à en devenir oppressante, et le trio vous lâche au bout de 7 bonnes minutes sur une ritournelle apaisante, comme pour vous récompenser de l’avoir suivi sur ce chemin rocailleux.
Mais il fallait dire, il était urgent de dire, le groupe ne pouvait pas se tromper! Pour cela, ils eurent l’idée géniale d’inviter en 2010  à leur côté le magnifique G.W. Sok, issu du formidable (oui, bon, là, ça se voit, je l’admire.) groupe néerlandais The Ex, dans lequel il scanda pendant 30 ans (1979-2008; 1371 concerts!) un engagement qui se traduisit par une éthique punk remarquable. De cette rencontre naquit N.O.W.H.E.R.E. (2012). En même temps que le charisme de G.W. Sok pose la présence du groupe, le trio ne rigole pas non plus et s’est trouvé son identité: un rock entrainant, batterie faussement binaire ou encore totalement désarçonnée, un saxophone galopant de branches mélodiques en branches bruitistes, et une guitare martelant des accords aérés rigoureux, sonnant la dissonance. Et sur scène, ça bronche pas; prends ta claque dans ton ventre mou!

Le quatuor, après avoir parcouru l’Europe concertant leur univers à la face du public, revient lundi 21 septembre à 20h00 au CeltiC PuB, fier de les accueillir une troisième fois, pour présenter leur nouvel album Songs for a Free Body, paru en automne 2015, qui s’écoute LA. C’est complètement rock, et à moitié jazzy. C’est carrément dansant, et presque savant. C’est encore plus furieux, parce qu’en ce moment, il y a de quoi l’être, et encore sensible, car en ce moment, on se doit de l’être.

Si vous êtes arrivé jusqu’à cette ligne sans en sauter aucune, vous comprendrez qu’il me tarde!

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