Concert Be Gore In Bigorre

Le Celtic Pub est fier de s’associer une fois encore avec les joyeux drilles de Be Gore In Bigorre, une association-maison qui a pour but de faire retentir les tambours ahurissants et les trompettes saturées des groupes de métal, heavy-métal, thrash-métal, black-métal, speed-thrash, ( et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous ayez épuisé le catalogue des sous-genre musicaux qui sont nés de la rencontre de Tony Iommi, Ozzy Osbourne, Geezer Butler et Bill Ward – si vous voulez, comme moi, faire remonter la filiation de tout ce que le rock compte de « hard » à la première répétition des Black Sabbath, en 1968, à Birmingham. Bon, je suis vraiment pas un spécialiste de métal, mais puisqu’on m’a mis là, je fais du mieux que je peux.Merci.) venu de la France entière, mais aussi et surtout de notre méritante Bigorre, qui, outre les heures sombres de l’occupation et son cortège de bravache à la petite semaine au bras tendu, en a bien pâti niveau mœurs brutes et humeurs mal polies . Mais là n’est pas notre sujet, les hommes étant ce qu’ils sont, s’ils avaient pu faire mieux, ils l’auraient fait.

Donc, oui, c’est plein de joie que le Celtic Pub va une nouvelle fois ouvrir ses portes ce samedi pour célébrer des rites absolument païens, puisqu’ils se passent de toute maison de culte, et encore plus d’officier du culte (oui, celui qui mange sur le dos du pauvre prolétaire, effrayé pour le salut de son âme, dont il sait trop bien que la rédemption va lui coûter au bas mot trois vie de salaire.); et ce samedi ce sera à Iron Slaught de défendre les couleurs locales. Iron Slaught est un trio bigourdan (mais grand Dieu quel adjectif horrible!) qui exécute, selon leurs propre termes, un « Old-school Speed & Thrash Metal with sometimes some Death/Black elements but yet VERY rooted into traditional HEAVY METAL » (je ne chercherai même pas à traduire, je trouve la version anglisante suffisamment éloquente pour ne pas avoir besoin d’en rajouter.). C’est rapide, c’est basique, c’est une grosse basse, Nikrass; une batterie pleine de cymbales, Romu; et mon préféré, une guitare galopante et un chant bien trop haut perché pour le croire, Iron Jérémy. Ça n’invente pas, non, Metallica et Iron Maiden l’avait déjà fait, c’est vrai, mais à la différence de ces derniers, Iron Slaught le  fait toujours. C’est un peu comme une bonne garbure. Bien sûr, vous pourrez la trouver dans des petits bols vides sur de grandes assiettes plates dans les restaurants chics des gens biens qui veulent payer cher; mais la meilleure, c’est celle bien épaisse qui reprend la bonne vieille recette, faite avec amour et envie de faire plaisir, et qui se transmet de foyer en foyer depuis des siècles. Alors je vous l’accorde, la garbure, ça pue, surtout quand ça fait trois jours qu’on la réchauffe; ça donne des flatulences, qui ne sont pas de la meilleure séance pour les sorties dans le demi-monde; mais une bonne garbure, ça fait tellement de bien, ça remplit fort le ventre, et après, on se mouche un coup, et tout va mieux. EXACTEMENT comme avec Iron Slaught. On vous promet pas la plus grande finesse, mais la joie y sera.
Ce sera ensuite aux Trash Nasty de représenter la France, et en l’occurrence Carmaux, puisque c’est là le lieu qu’ils ont pas choisi, mais avec lequel ils doivent faire. Oui, parce qu’en fait, j’ai pu sembler être geignant quant à l’état de la Bigorre, mais il faut alors s’imaginer Carmaux. Enfin, je sais pas, il suffit de lire à propos de sa localisation : »située sur l’ancienne Nationale 68″…même la route qui y passe a été déclassée! Oui, parce qu’on peut se plaindre, regretter le passé ouvrier, la belle époque de l’évêché, ou je ne sais quoi encore, mais imaginez-vous si toute la fortune de votre ville s’était construite sur l’exploitation de charbon, qui plus est à ciel ouvert! On peut se rendre compte que là encore, ça donne envie de mettre quelques amplis à fond et de hurler au fond des bois avec des bons compagnons tout aussi réalistes devant la misère que vous proposent depuis toujours le ministre et ses conseillers. Donc, si vous vous allez râler et racler votre gorge en approchant de cette masse de décibels tout en ruminant « Oh non, pas encore du métal… », et bien, c’est pas auprès de moi qu’il faudra venir gémir, mais bien auprès du ministre. Je pense qu’on peut trouver son adresse grâce à Google. Bref, Trash Nasty évolue dans le doux style « death-trash », depuis 1993 tout de même; et ça seul, ça force le respect. On se retrouve ici face à un quatuor, chant-guitare-basse-batterie; relativement simple, somme toute. Il risque d’y avoir des soli de guitares sur-saturés, une batterie groovy comme un parpaing, et, grande particularité des groupes de black/death, qui ravit en général d’emblée tous les non-initiés, à savoir le chant guttural, qui, comme indiqué, vient directement de la gorge. Autant faire simple, il va falloir herbager sévère si on veut pas se retrouver dans les choux au premier mosh!

Tout est dit, si vous entendez l’anglais, et avez compris qu’il n’y aura en réalité ni boucher ni éventreur à notre concert, vous êtes en mesure de venir passer un bon moment avec nous ce samedi, car vous avez assez d’esprit pour réaliser que cette soirée sera placée sous le signe de la bonne humeur, de l’auto-dérision, du second degré, de la faribole assumée, de l’envie de partager rien d’autre qu’un bon moment, avec comme prétexte un amour commun d’une musique obscure, mal connue, qui ne fait peur qu’aux obscurantistes de tous poils. Non, mais c’est vrai quoi, faut pas être con, non plus!

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