Diéval & The Propultion

Pour moi, il n’y a vraiment pas besoin de chercher : le Rock’n’Roll à Tarbes, c’est Diéval & The Propulsions. Mais, me diront mes amis doctorés, il faudrait, pour avancer une telle assertion, définir ce qu’est le rock’n’roll. Et bien, je leur répondrai qu’ils retournent prêcher  du haut de leurs chaires à leurs ouailles béantes, car s’il est bien une chose qui n’ait pas de définition, c’est le rock’n’roll, lui qui ne connait pas de fin, qui ne s’arrête pas à une paire de chaussures, une coupe de cheveux, ou encore la taille d’un pantalon ou d’une veste. Non, le rock’n’roll, ça ne se définit pas, ça se sent ; et souvent, les esprits chagrins ventre-mou vous le diront, ça sent pas bon. En effet, le rock’n’roll, ça ne se climatise pas, pas plus que ça ne se régule ; le rock’n’roll, souvent, gueule et met le volume sur onze. Le rock’n’roll ne s’agence pas, ni ne se file. Le rock’n’roll n’a que faire des lumières et des projecteurs, il veut l’électricité, et rien que l’électricité.

Et celui qui veut faire du rock’n’roll doit être conscient de ça avant même que de maîtriser sa pentatonique de bas-étages. Lenny Kravitz ne fait pas du rock’n’roll. Diéval fait du rock’n’roll. Notre brelan d’as, nos Don Quijote, Sancho Panza et Rocinante, luttant contre des moulins dont ils ignorent l’existence même, ont compris le rock’n’roll. Eux, ne sentent pas bon, et mettent la guitare à fond. Ils jouent dans le noir, en branchant la basse sur n’importe quelle sono, tant qu’elle sort un son. Mangent trop gras, avant de cogner la batterie dans un rythme envoûtant. On pourrait ici s’arrêter quelques minutes pour parler de l’album à sortir, mais ça ne serait vraiment pas utile. Il est PARFAITEMENT rock. Vous le ferez écouter aux frileux de Rock’n’folk, histoire qu’ils fassent sous leurs pantalons en cuir ; ça sera bien assez. Ce qui importe, avec un groupe qui joue le rock’n’roll, c’est de le voir en concert, de sentir l’odeur de sa sueur, un judicieux mélange de gaz de cheval et de phéromones de tapir. Une fois passée cette crainte toute naturelle face à une telle fragrance, l’auditeur ne peut qu’être tout acquis à la cause. A moins d’être fait de la matière grisâtre qui en entraîne plus d’un à aller voter par des dimanches ensoleillés pour des personnages aux mines exténuées qui mentiront toujours pour se voir accorder des faveurs, il ne peut que ressentir la joie ambiante, la jubilation extrême dégagée à la fois par un volume sonore conséquent et une odeur âpre, qui l’entraînera vers des états de consciences altérées, lui révélant  que sa dernière traite pour l’acquisition d’une voiture broum-broum n’était qu’une fumisterie organisée par des esprits retords qui abusent de la capacité qu’ont certains à se conformer pour se donner une forme.

Voilà donc ce que fait, à mes yeux, Diéval & ses propultions. Un acte de salubrité généralisée, et généreux. Ils donnent tout ce qu’ils ont à donner pour proposer aux quelques chanceux présents, non pas d’oublier, mais au contraire de rester vigilants, face aux bonimenteurs qui proposent à tour de bras d’éteindre la petite flamme qui veille au fond de chacun d’entre-nous, celle qui nous permet de rester des êtres humains au milieu des êtres humains. Pour ce faire, ils ne sont dotés que de quelques armes bien inoffensives : quelques décibels de trop, et un gros paquet d’amour, y compris pour ceux qui les condamneront quand l’occasion se présentera !

Avec tout ça, j’ai presque oublié de vous dire que c’est ce vendredi que Diéval & The Propultions viendront remuer le Celtic Pub

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