Depuis quelques années se tiennent au CeltiC PuB des soirées dédiées à l’écriture et à la lecture. Dans un premier temps, entre 2006 et 2010 (me semble-t’il) elles furent organisées par l’association Hélicon, sous le nom de « Soirée Slam », ou encore « Poètes, Vos Papiers! ». Il y avait aux commandes une équipe jeune, Thomas, François, Julien et Olivier en particulier, mais les membres actifs étaient plus nombreux et je ne peux être exhaustif. C’était les 1er mardi de chaque mois au Celtic Pub, et le 3ème vendredi, Chez Pierrot, à Arcizan-Avant. C’était la jeunesse et le dynamisme au rendez-vous, un brin de nonchalance et beaucoup d’audace. On y a vu de belles réalisations, et la concrétisation majeure de ces rendez-vous fût la réunion de slameurs et de musiciens au penchant jazz dans le groupe malheureusement trop éphémère « Ontophonics« . Mais voilà, avec le temps, les obligations et les envies de chacun ont pris le dessus sur cette belle énergie, si bien que les soirées « Poètes vos Papiers! » furent.
Le micro se tut pour quelques temps, mais les mots était toujours là, à mijoter dans les marmites cérébrales, à noircir l’intimité des carnets des uns et des autres, mais l’envie de les dire au grand jour, à la vue de tout le monde, était encore prenante pour certains. Ainsi, j’ai eu la chance qu’Olivier Garoucho me propose, en 2011, un projet motivant: éditer un recueil de ses textes, une poésie urbaine et vive, dans un ouvrage. Ce qui fût réalisé. « Les bruits du langage ergonomique« , qu’il avait décidé d’appeler cela, marquant bien son empreinte, à la fois intellectuelle sans jamais aller dans la complication. Une soirée s’organisa pour présenter le recueil au public, avec de fort belles lectures; il n(en fallait pas plus pour relancer la dynamique. Le micro fut rebranché, et les mots voyagèrent de nouveau vers des oreilles attentives.
La bonne formule ne sortit pas du chapeau comme ça, en l’espace d’une nuit. Il a fallu tâtonner, trébucher, discuter, voire se disputer, pour que les choses soient claires: Maya Paquereau ( qui a commis les pièces de théâtre les plus punks qu’il m’ait été données de voir!) prendra en main le déroulement des soirées. Quelques règles, peu nombreuses et simples, étant à respecter, tout le monde pourra s’exprimer et présenter ses créations littéraires, sans prétentions, avec simplicité.
Sous l’impulsion de cette dernière, l’idée de compiler les textes de ceux le désirant dans un recueil collectif, qu’elle nomma « Les Récoltes », vit le jour. Vint alors la première édition, artisanale au possible, un petit coup de photocopieuse, une agrafeuse pour relier les textes des contributeurs aux illustration de Soen. Un joli travail. On pouvait en être fier. J’en suis fier. Une marque de notre passage, de nos envies, voire de nos luttes, pour les générations futures (je ne rigole pas: étant donné que Claude Pla, contributeur régulier, repart toujours avec son exemplaire, je peux vous garantir qu’il y en aura au moins un pour survivre aux cataclysmes qui nous attendent).
Tant de digressions pour en arriver au fait que, bienheureux mois de février, nous venons juste d’éditer la Récolte d’hiver 2017. Les contributeurs sont: Maya, Claude, Eugène, Frédéric, Philippe, Mylène, Maria. L’occasion pour moi de les remercier franchement, car ils sont la base nécessaire, la condition sine qua non à l’existence de ce témoignage. J’ai eu l’honneur d’apporter à l’ouvrage mes réalisations graphiques hasardeuses, en y incorporant les affiches que j’avais réalisées pour les diverses soirées. Et tout cela a été paginé de main de maître par la fabuleuse Suzy Noguès, photographe-graphiste, dans la vraie vie. Je suis satisfait au possible du résultat, et je vous le présente avec fierté dès ce soir.
Nous avons décidé d’éditer 30 exemplaires. C’est peu, quant à la qualité du travail présenté, mais malheureusement, nos cuisses sont faibles et nos moyens légers. On ne peut pas se permettre pour l’instant d’en proposer plus. Ceci étant, l’ouvrage est disponible, à prix libre, à la table de distro de NoTaPuB, de suite à droite dès que vous entrez au CeltiC PuB. Si tous les numéros sont achetés, on comprendra qu’il vous en faut d’autres, et l’argent récolté servira exclusivement à ça (sachant que le coût d’un exemplaire s’élève à 1,67€ – oui, c’est encore moi le comptable dans cette histoire -, et ce sans compter les heures de travail des uns et des autres!). Et qui sait, peut-être que si le projet – notre projet, qui devient vôtre dès votre acte d’achat – vous intéresse par delà le raisonnable, enflamme vos passions, exalte vos émotions, provoque chez vous un engouement contre raison, affecte vos sentiments de manière assourdissante, et bien peut-être qu’alors nous serons en mesure d’éditer quelques exemplaires reliés, avec une couverture en quadrichromie, et des pages numérotées!
En attendant avec impatience la récolte de printemps!