Personne ne l’aime.

Un constat que Pierre Quessada a au moins la clairvoyance de faire de lui-même.  Mais comment voulez-vous que l’on fasse, sous le règne de Sa très  élégantissime Altesse Macron, pour prendre en sympathie un tel énergumène. Commençons par cette allure hautement négligée; rasé de loin avec constance depuis que sa puberté lui offrit son premier poil, il décida à ce même moment de ne plus jamais porter la moindre attention à sa coupe de cheveux, qu’il n’a depuis lors jamais coupés. Alors que l’heure est à l’élégance, où pour être vu il faut briller de ses milles dents blanches, lui, non, il décide de dévoiler au monde sa face la plus moche. Je ne vous fais pas le plan sur sa dégaine vestimentaire, qui justement, n’est soutenue par aucunes gaine. Un laisser-aller caractéristique de cette génération de beatniks qui ne veut vraiment faire aucun effort pour se plier au plus élémentaire polo rose-pantacourt-chaussure bateau. Mais ce n’est  pourtant pas compliqué de se conformer à l’élégance télévisuelle du XXIème siècle.

Rentrons dans le vif du sujet, la raison essentielle pour laquelle nous épargnons quelques instants de notre temps précieux à ce traîne-cuir. Alors le voilà qu’il gratte son ersatz de guitare, parce qu’il sait depuis le collègue qu’avec ça, t’en jettes auprès des petites filles mal soignées qui forment le gros de son audience. Bon, pas la peine de savoir en jouer, elles y comprennent rien. C’est pour ça qu’il fût bien avisé de se faire accompagner par une contrebasse, avec un vrai contrebassiste. Et puis, puisque l’arnaque ne prenait pas, il a fini par enfoncer le clou, en débauchant le talentueux bassiste de l’exceptionnel groupe « NoTaBanD » pour lui chatouiller des jolis arpèges de guitare.

Du coup, le bougre étant lucide, il s’est vite rendu compte qu’il n’avait rien à proposer au gotha du show-business, celui qui intéresse, celui qui est le but ultime de tout auteur-compositeur de chanson française qui se respecte.  Alors il s’est dit qu’il allait être poête. Et ça à très mal commencé. Il a commis un tube, dans lequel il s’en prend injustement et sans raison à un très respectable limonadier uniquement soucieux d’être professionnellement irréprochable. C’est en utilisant et en bafouant la renommée de cet irréprochable chef d’entreprise qu’il réussit enfin à approcher la célébrité de plus ou moins près, allant jusqu’à partager l’affiche avec le chouchou de ces dames, JB Roocky Braman. Mais très vite, Quessada – puisque voilà le nom qu’il s’est choisi pour côtoyer Jean-Jacques Goldman-Sach et Emile, de Emile et Image (autre notoriété Tarbaise, au passage) – a échoué à deux doigts du prix du jury. Dommage. Alors il s’est fait lâcher de tous, et dans le milieu plus personne ne voulait lui taper la bise. Dans la déprime qui s’ensuivit, sa poésie en prît un coup terrible. Non, mais, regardez-moi ce site de traîne-cuir: QUESSADA MUSIQUE. Même pas capable de se payer un vrai webmaster! Et oui, c’est bien évidemment le sort échu aux ratés de la chanson française. Enfin, quand je dis « ratés », je pense à ceux qui n’accèdent pas aux marches de la gloire télévisée, ceux qui restent tapis dans l’ombre de rades ombragés, moites, qu’on ne reconnait pas dans la rue, ou bien  lorsqu’on les reconnaît, on change de trottoir. Je parle bien de ces artistes, qui ne regardant que leur art, y mettent tout ce qu’ils ont, leurs fractures comme leurs failles, ceux qui n’ont pas peur de déplaire, tant que le travail est fait, et bien fait. Au diable la ritournelle qui plait au plus grand nombre parce qu’elle n’a aucun relief, qu’on peut tous la retenir parce qu’elle ne demande aucun effort pour être ingérée. Oh oui, surtout, n’y mettons pas de piment ni même de sel, des fois que ça lui donnerait du goût, un goût reconnaissable entre mille, et qui du coup ne serait pas au goût du plus grand nombre. Je le dis, cela ne m’intéresse pas, et je préfère sans foi mille fois passer ma soirée avec un coquin qui a les foies pour nous sortir CA. C’est beau, j’aime.

One Reply to “Personne ne l’aime.”

  1. cooool!!

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